Comment choisir un anti mouche ?
Sur le marché les produits sont nombreux. Et en recette maison c’est aussi complexe. Voici quelques règles à connaître.
Quels ingrédients ? Réaction au soleil, produits nocifs…? Voici les bases à connaître pour faire votre choix :
Les insecticides
Tout d’abord, sachez qu’un produit anti-mouche équin qui annonce se débarrasser des insectes est appelé "biocide" c’est à dire qu’il contient une ou plusieurs molécules potentiellement dangereuses pour l’environnement. Le fabriquant doit obligatoirement avoir une autorisation mentionnée sur le packaging pour avoir le droit de le commercialiser.
Un biocide (aussi appelé insecticides) est nocif pour TOUS les insectes et ne fait aucune distinction entre bonnes et mauvaises espèces (sous réserve qu’il y en ait de mauvaises). Donc, choisir un biocide peut vous apporter un peu de tranquillité mais sera une vraie menace pour le lieu de vie de votre compagnon et bien sûr pour le vôtre et votre famille.
Les produits dits naturels
La mention « naturelle » d’un produit n’est autorisée que si ce dernier contient au moins 95% d’ingrédients naturels. Or l’eau est naturelle! Un anti-mouche classique bon marché est souvent composé d’au moins 90% d’eau Si on ajoute une huile pour adoucir , on arrive vite au 95% de naturel. Dans les 5% restants, il y a souvent un anti-bactérien obligatoire (puisqu’il y a de l’eau) et un actif généralement non naturel qui est l’ingrédient BIOCIDE.
Les produits naturels sans eau ou en contenant très peu sont plus plus intéressants, mais forcément plus chers (l’eau, elle, n’est pas chère). Ils durent plus longtemps (pas d’évaporation) et sont sans danger pour l’environnement SAUF l’HUILE DE NEEM. Cette dernière, très attrayante par son pouvoir naturel insecticide attirent beaucoup mais elle contient de l'azadirachtine. Cette substance, au delà d’agir comme un biocide chimique (élimination mortelle des insectes), peut être fatale pour les larves d'abeilles car elle entraîne l'atrophie de leurs ailes.
Sa commercialisation a été interdite par la directive 91/4/14/CEE de 2008. Depuis 2011, sa vente est tolérée en France et acceptée en cosmétique. L’application sur le poil du cheval est peu risquée pour l’animal mais le dépôt laissé dans les prairies peut représenter une menace qu’il ne faut pas négliger pour les abeilles. Si c’est une très bonne huile, nous ne sommes pas adeptes de son utilisation en général.
Les huiles essentielles sont salutaires mais attention elles peuvent être dangereuses, photosensibilisantes (réactive au soleil) ou irritantes. Ils faut donc suffisamment les connaître pour les utiliser sciemment. A noter que pour ceux qui l’ignorent encore une HE ne se mélange pas avec de l’eau.
En résumé, achetez ou fabriquez chez vous un produit NATUREL, SANS huile de NEEM (par précaution), SANS EAU avec des huiles essentielles triées sur le volet et en parfaite combinaison entre elles et qui sont répulsives et non destructrices.
Sachez également que même en parfaite synergie chaque peau peut réagir différemment et aucun produits en vente ou fabriqué à la maison n’est de toute façon sans risque d’allergie.
Notre conseil :
Plutôt que de courir après un anti mouche miracle (qui ne peut pas exister vu le nombre et la complexité des insectes ainsi que les différents types de peau des chevaux), nous vous recommandons d’en trouver un naturel convenable pour votre cheval (à l’occasion, testez le notre !) et de vous atteler à faire de l’environnement de votre cheval un lieu ou biodiversité, oiseaux et insectes polenisateurs peuvent s’épanouir. Ainsi le nombre d’insectes gênants diminuera considérablement (voir notre article La guerre des insectes) car rappelez-vous que dans la nature il n’y a pas de vide ! Détruisez une espèce, l’année prochaine ce sera une autre plus virulente.
Mais ça vous le savez déjà non ?
Le petit plus : Cet hiver pensez à combler les zones de boue. Elles sont le nid des insectes que nous redoutons.
Bon été