7 choses à savoir avant de donner de l'ail à son cheval
Est-ce sans danger d'en donner à votre cheval ?
Vous comptez donner de l’ail à votre cheval ? Voici 7 choses à savoir avant.
Vermifuge, insectifuge, anti-oxydant… Les vertus de l’ail semblent sans fin. Ses propriétés sont de plus en plus mises en avant : intégré dans les compléments alimentaires, seul en copeaux ou en semoule, l’ail se décline à l’envi et promet d’améliorer la vie de votre cheval ! Cependant, bien que naturel, l’ail n’est pas dépourvu d’effets secondaires parfois graves lorsqu’il est utilisé à mauvais escient ou sur de trop longues périodes. Si vous comptez donner de l’ail à votre cheval, voici sept choses à savoir absolument avant de vous lancer !
1. Sous quelle forme donner de l’ail à son cheval ?
L’ail est souvent proposé sous de multiples formes :
- On peut l’acheter déshydraté : en copeaux, en granulés, en poudre, en semoule…
- Ou frais : entier en gousse, écrasé, tout juste épluché.
La plupart du temps, c’est surtout une affaire de goût (pour le cheval) ou de commodité (pour le soigneur).
D’ailleurs, peu importe sa forme, on octroie à l’ail le rang de remède miracle contre toutes sortes de maux du cheval : infestations vermineuses, attaques d’insectes, petits bobos, gênes respiratoires, circulation sanguine altérée, et même parfois, on lit qu’il peut agir contre les cancers.
Alors, info ou intox ? Animaderm vous propose aujourd’hui un petit tour des bienfaits avérés et idées reçues concernant ce condiment si familier.
2. L’ail est-il inoffensif pour le cheval ?
L’ail est naturel, ça ne peut pas faire de mal à mon cheval. FAUX !
On vous arrête tout de suite ! Ce n’est pas parce qu’un produit est naturel qu’il est pour autant sans danger. Comme le dit le vieux dicton : c’est la dose qui fait le poison.
Qu’on utilise un produit naturel ou non, la question est toujours de définir le dosage. Et ce dosage varie non seulement en fonction de la plante, de la nature des principes actifs, l’espèce que l’on compte soigner mais également en fonction de la forme sous laquelle on la choisit (plante fraiche, huile essentielle, extrait sec, extrait purifié, macérât...)
En quoi l’ail peut-il présenter un danger pour le cheval ?
Vous l’aurez compris, l’ail obéit aux mêmes règles que les autres plantes ayant des principes actifs puissants. Du fait de sa concentration élevée en composés sulfurés, l’ail ingéré en trop grande quantité ou sur une trop longue période peut ainsi provoquer :
- des dommages au niveau du tube digestif : si les doses d’ail (qu’il s’agisse d’ail frais, d’ail en copeaux, d’ail semoule ou d’ail en poudre) sont élevées et surtout régulières, elles peuvent provoquer des lésions au niveau de la muqueuse digestive voire provoquer des ulcères hémorragiques ainsi qu’une diminution de l’assimilation des nutriments.
- des diarrhées.
- des problèmes de coagulation : certaines recherches tendent à prouver que les composés sulfurés de l’ail inhibent l'agrégation plaquettaire et prolongent les temps de saignement.
- de l’anémie : les disulfures contenus dans l'ail (et dans l'oignon) favorisent l'oxydation de l'hémoglobine au sein des globules rouges, conduisant à une hémolyse (une destruction des globules rouges) accrue.
Focus sur : l’anémie chez le cheval et l’ail
L’anémie causée par l’ail est un phénomène bien connu et documenté chez le chien. Il a également été démontré chez le cheval. Les études menées pour comprendre l’action de l’ail sur les chevaux ont permis notamment de soulever les questions de dosage dont nous parlions juste avant.
Nous avons résumé très brièvement deux rapports d’études pour vous permettre de mieux comprendre les implications de l’ail dans l’anémie chez les chevaux :
- Garlic effects in the horse: a clinical report par E. Valle et al. ; 2006. Une présence d’anémie a été détectée après l’administration de fortes doses d’ail dans la ration (100 grammes d’ail déshydraté par jour) sur une période courte (10 jours)
- Influence of garlic supplementation on respiratory health and incidence of anaemia in horses par M. Saastamoinen et al. ; 2010. Une présence d’anémie a été détectée après l’administration dans la ration de doses d’ail inférieures à la quantité généralement préconisée et donc considérées comme faibles (16 grammes d’ail en poudre par jour) sur une période longue (83 jours).
Dans le cas d’une ingestion rapide et supérieure aux doses recommandées, l’anémie peut se déceler rapidement. Mais dans les conditions d’une ingestion sur du long terme de petites doses, l’anémie peut se mettre en place de façon progressive et insidieuse, affectant la santé générale du cheval sans symptômes évidents.
Dans quel cas est-il déconseillé de donner de l’ail aux chevaux ?
L’ail est contre-indiqué pour des chevaux ayant des problèmes de coagulation sanguine ou d’anémie. Quoi qu’il arrive, nous vous conseillons de ne jamais donner d’ail en trop grande quantité ni en cure prolongée (pendant plus d’un mois). Prudence également aux interactions avec des traitements médicamenteux.
D’ailleurs, en parlant de médicaments…
3. Saviez-vous que l’ail était un puissant antibiotique ?
Utilisations de l’ail comme antibactérien externe :
Les propriétés antibactériennes de l’ail sont connues depuis l’antiquité. Louis Pasteur a démontré ses propriétés antibactériennes en 1858. Sur les champs de bataille, l’ail a même été utilisé directement sur les plaies comme antiseptique lors de la Première et la Seconde Guerre Mondiale, durant laquelle il a été surnommé “la pénicilline russe”. Cette propriété provient de l’allicine, un composé organo-sulfuré abondant dans l’ail et de ses dérivés.
L’allicine est un antibactérien puissant à large spectre, actif sur les différentes souches de streptocoques, staphylocoques, entérocoques, salmonella et shigella, mais aussi un antifongique efficace sur les fonges aspergillus ou candida par exemple.
Mais attention : l’utilisation de l’ail comme antibiotique cutané nécessite une connaissance accrue de ses propriétés. Les risques de brûlure ou de réaction allergique en cas d’application sur la peau sont élevés.
Peut-on utiliser l’ail pour combattre les infections bactériennes en interne ?
Peu d’études cliniques se sont penchées sur cette question, ce qui rend la réponse difficile. Ce que l’on sait, c’est que l'allicine est un composé très instable et qu’il est peu probable que son action antibiotique s'exerce dans l'organisme.
En effet, une fois ingérée, l’allicine va rapidement se décomposer en une centaine d’autres composés sulfurés, comme le disulfure d’allyle, le disulfure de diallyle ou encore l’ajoène, en proportions variables, ce qui la rend très difficilement détectable dans le sang.
4. L’ail apporte-t-il des vitamines et des minéraux intéressants aux chevaux ?
Oui et non. Même si par rapport à d'autres aliments, l'ail est assez riche en :
- vitamines du groupe B et vitamine C
- minéraux (sélénium et fer)
- oligo-éléments (calcium et phosphore)
En tant que complément alimentaire dans la ration du cheval, son apport reste négligeable, notamment à cause de la quantité que l’on consomme qui n’est généralement de l’ordre que de quelques grammes. En moyenne, une gousse d’ail pèse moins de 5 grammes.
5. Rien ne prouve que l’ail fait fuir les insectes
Tout dépend du mode de préparation et d’administration : ail frais, séché, en décoction, en huile, ingéré ou directement appliqué sur la peau ; de la dose utilisée et des espèces d’insectes visées.
L’ail repousse… les vampires ?
Lorsqu’il est appliqué sur la peau, l’ail a la réputation d’être un insectifuge efficace contre la plupart des insectes dont les insectes hématophages : ceux qui se nourrissent de sang et mordent nos chevaux jusqu’à les rendre fous comme les mouches plates et les simulies. Il est malheureusement très volatile et instable : ses principes se dégradent vite.
Par conséquent, l'action insectifuge de l'ail n’est que de courte durée. Attention : un usage prolongé de préparations à l’ail et d’ail pur peut provoquer des irritations ou des brûlures, voire des réactions allergiques !
L’ail dans la ration des chevaux va-t-il éloigner les mouches ?
L'ingestion d'ail reste très controversée vis à vis de son efficacité à repousser les insectes. Peu d’études scientifiques se sont penchées sur l’efficacité insectifuge de l'ail ingéré, que ce soit chez l’homme ou l’animal. De façon générale, les résultats sont peu probants...
Restent pour seul moyen de se faire une idée les témoignages des utilisateurs. Et à vrai dire, les résultats sont assez disparates. Certains voient une différence, d’autres pas du tout. D'autre part, et comme évoqué un peu plus haut, soyez extrêmement prudents vis-à-vis des effets indésirables qui peuvent être associés à une consommation régulière d'ail, même à faible dose (anémie, troubles digestifs et troubles de la coagulation sanguine).
6. Peut-on vermifuger les chevaux avec de l’ail ?
Là encore, il est difficile de répondre. Bien que l’ail ait été utilisé depuis des siècles pour vermifuger les humains et le bétail, cette utilisation reposerait davantage sur la tradition que sur des bases scientifiques.
Des résultats positifs ont été obtenus in vitro sur plusieurs espèces de parasites internes mais les quelques rares publications répertoriées fournissent des résultats plutôt discordants lorsque les expériences ont été transposées in vivo. D’autre part, l'hétérogénéité des protocoles utilisés (durée, dosage, mode de préparation de l'ail) rend l'analyse très compliquée.
Pour en revenir aux témoignages et avis des utilisateurs, comme pour le cas de l’ail comme insectifuge, dans le cas de l’ail comme vermifuge : difficile de statuer.
Les infestations avant et après traitement sont difficilement évaluables sans analyses coprologiques et sanguines. Or, si certains demandent une coproscopie après traitement, rares sont ceux qui les réalisent avant, afin d’établir un comparatif...
7. Quel type d’ail choisir pour mon cheval ?
Frais, écrasé, séché, bouilli... toutes les formes de l'ail se valent-elles ?
Non. La teneur et la nature des principes actifs de l'ail vont dépendre d'un grand nombre de facteurs, et vont donc être influencés par les méthodes de préparation et/ou d'extraction. Les principales formes d'ail administrées aux chevaux sont :
- l’ail brut, cru ou écrasé,
- l’ail séché, en poudre, en semoule ou en copeaux,
- les granules d’ail.
Mais on trouve également sur le marché :
- de l’huile essentielle d’ail
- de l’huile végétale d’ail
- ou encore des extraits d’ail vieilli (AGE, Aged Garlic Extract)
Quelles sont les différences scientifiques entre les formes d’ail ?
La gousse d’ail intacte : systèmes d’apparition de l’allicine
Dans la gousse intacte, l’allicine est absente. C’est seulement lorsque de l'ail frais est écrasé ou haché que l'enzyme alliinase convertit l'alliine en allicine. C’est d’ailleurs l’allicine qui est responsable de l'arôme de l'ail frais. Dans la nature, l’allicine est le principal geste de défense de l’ail contre les herbivores, les parasites et les insectes ravageurs : c’est un antiparasitaire puissant et un irritant.
A température ambiante, l’allicine commence à apparaître rapidement après avoir été “agressée” (mordue, hachée, écrasée…) mais Il faut compter environ quinze minutes pour qu’une grande partie de l’alliine soit convertie en allicine.
La gousse d’ail transformée : absence d’allicine
L’alliinase, est très sensible à la température et au pH. Par conséquent, la cuisson, de même qu’un pH trop acide (pH supérieur à 3) inhibent définitivement l’enzyme.
La réaction chimique qui convertit l’alliine en allicine ne peut donc pas se faire une fois que l’ail atteint l’estomac ou les intestins (car le pH est trop acide), ou lors de la cuisson des gousses tout juste écrasées (car la température est trop élevée).
L’ail séché en poudre ne contiendrait pas d’allicine non plus, mais il contient de l’alliinne.
Donner à manger une gousse entière ou de l’ail cuit ou séché tels quels à son cheval ne serait donc pas la meilleure façon pour lui faire profiter de ses bienfaits. Une des meilleures méthodes serait d’ajouter de l'eau à l'ail séché et attendre quelques minutes avant de le donner à son cheval, ce qui permettrait à l'allicine de se former, mais encore une fois, tout ceci ne reste que très théorique.
Vous cherchez une alternative naturelle pour éloigner les insectes de votre cheval ?
Tout ce qui peut améliorer le bien-être des chevaux nous concerne. C’est pourquoi nous étudions chaque jour les nouvelles parutions scientifiques, les derniers avis vétérinaires, ainsi que les dernières découvertes en dermatologie et cosmétologie pour les chevaux.
C’est dans ce souci d’agir au quotidien pour le bien-être de nos chevaux que nous avons créé plusieurs produits 100% naturels afin de les protéger efficacement des mouches, moucherons, simulies, tiques et autres insectes :
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Information à titre indicatif - Ne remplace pas la consultation chez un vétérinaire